Qu’est-ce qui est connecté dans la « maison connectée » ?

Nous avons presque tous un domicile : qu’il s’agisse d’un appartement, d’un immeuble, d’un logement en copropriété, d’une maison ou d’un château. Nous nous attendons à un certain niveau de connectivité dans nos maisons. Lorsque nous avons besoin d’alimenter un aspirateur, il suffit de trouver la prise murale la plus pratique et de le brancher. Si nous voulons déplacer une lampe, nous la débranchons et la déplaçons vers un autre endroit avec une prise d’alimentation pratique à proximité. C’est le niveau de connectivité de base auquel nous nous sommes habitués. Il est intéressant de noter que la plupart d’entre nous ne représentent que la quatrième génération de l’histoire de l’humanité à avoir ce type d’attente. En fait, nous avons vécu pendant des milliers d’années sans avoir besoin de connectivité instantanée artificielle ou activée. La connectivité vocale par téléphonie remonte à presque aussi longtemps que la connectivité électrique. Cela ne fait que 25 ans que différents niveaux de connectivité des données sont devenus largement utilisés et disponibles, et désormais, nous nous sentons déconnectés si nous perdons l’accès au réseau ou à un signal cellulaire. Les temps ont changé en un temps relativement court.

Voici encore une fois une convergence dans la maison qui est rendue possible par toute cette connectivité. De même que nos arrière-grands-parents ne pouvaient pas imaginer pouvoir appeler instantanément une personne située à l’autre bout du monde et avoir une conversation avec elle en temps réel, aujourd’hui nous avons du mal à imaginer à quoi ressemblera la maison du futur ou ce qu’elle sera capable de faire. Personne ne s’attend à ce que nos maisons puissent devenir un amalgame de systèmes et d’appareils autonomes, mais c’est ce vers quoi se dirige la domotique. L’alimentation en énergie et les données deviennent interdépendantes et intercontrôlables. La maison moderne se transforme en être vivant, qui réagit et s’adapte à son environnement et à ses habitants. Du point de vue philosophique, cette convergence reflète nos besoins humains les plus fondamentaux de sûreté, de sécurité et de bonheur. Pour atteindre ces objectifs, les nouvelles technologies se retrouvent dans les maisons. La prolifération récente d’une grande variété d’appareils sans fil disponibles pour le contrôle de la maison offre aux humains une toute nouvelle expérience d’interaction avec leur domicile. Dans une maison connectée, un interrupteur mural n’a plus besoin de contrôler une seule lumière, il peut être configuré numériquement pour contrôler un réseau de lumières, modifier l’ambiance de l’éclairage existant ou même interagir avec d’autres éléments de la maison, offrant ainsi au propriétaire un niveau de contrôle tout à fait inédit. De même, la maison peut détecter lorsqu’un propriétaire s’approche de la maison et déverrouiller les portes de manière autonome, allumer les lumières, déclencher la musique et même communiquer avec vos proches pour les avertir que vous êtes arrivé chez vous.

Cette technologie affecte également notre manière de gérer la vieillesse et, plus important encore, l’endroit où passer nos vieux jours. En général, les humains vivent plus longtemps et restent en bonne santé plus longtemps que nos ancêtres. Autrefois, un problème de santé pouvait, dans le pire des cas, placer définitivement une personne âgée dans une maison de soins ou une résidence pour personnes âgées. Dans le meilleur des cas, la personne emménage chez ses enfants ou ses petits-enfants. La convergence et l’émergence de la maison connectée permettent à une personne âgée de rester à la maison plus longtemps qu’autrefois, en occasionnant un minimum de perturbations dans sa vie puisque ses enfants ou les personnes désignées ont la possibilité de les surveiller, elles et leur maison, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Autrefois, si une personne âgée oubliait une casserole sur le feu, cela provoquait inévitablement un incendie et entraînait des dommages matériels ou pire, un décès. La maison connectée change radicalement la donne car elle détecte ce problème et est capable de prendre un certain nombre de mesures. Elle peut faire clignoter les lumières ou parler aux occupants pour les avertir que le feu est resté allumé. Elle peut déterminer s’il y a une urgence médicale qui justifie d’appeler une ambulance, alerter les enfants ou d’autres personnes, et enfin éteindre la cuisinière avant que des dommages physiques ne se produisent. Tout cela n’est pas possible sans changer l’infrastructure de la maison. Il faut installer des appareils et des utilitaires intelligents, déployer divers capteurs et actionneurs dans toute la maison, installer des interrupteurs, des prises de courant et des serrures de porte électroniques contrôlables, utiliser des luminaires intelligents et bien sûr, mettre en œuvre la connectivité entre ces appareils et Internet. Nous sommes désormais dans une phase où les esprits très créatifs offrent aux propriétaires des options supplémentaires pour déterminer les appareils intelligents qui sont vraiment utiles et ceux qui sont de simples gadgets. Dans les prochaines années, attendez-vous à voir apparaître de nouveaux appareils uniques et attrayants qui, espérons-le, seront plus utiles qu’un rideau de douche contrôlé sans fil.  

L’un des plus grands défis auxquels un propriétaire qui veut mettre en œuvre un système de maison connectée est confronté est de savoir ce qu’il faut installer et de s’assurer que tout fonctionne bien ensemble. Le propriétaire dispose de diverses options pour mettre en œuvre les changements nécessaires dans l’infrastructure d’une maison, et chaque aspect dépend de ses connaissances en technologie. Au niveau de base, le propriétaire peut bricoler selon le principe du « Faites-le vous-même » (ou DIY, pour Do it Yourself), ce qui consiste à acheter tous les composants et à être responsable de l’intégration des éléments et de la mise en service du système. Pour ceux qui ont un peu de connaissances techniques et savent par quel bout tenir un tournevis, il existe une nouvelle catégorie de bricolage appelée « Installez-le vous-même » (ou IIY, Install It Yourself) qui consiste à acheter un « kit » domotique préconfiguré spécialement conçu pour la maison et à l’installer. Le problème avec cette méthode, c’est qu’à un moment donné, si le propriétaire veut étendre son système, il doit passer au DIY, ce qui peut soit être facile pour lui, soit tourner au cauchemar. La dernière option consiste à faire installer le système par un professionnel (un prestataire de services ou une entreprise d’électronique personnalisée) qui sélectionne, installe et met en service le système domotique pour le propriétaire de la maison en fonction de ses besoins. C’est en général l’option la plus coûteuse, bien qu’elle soit assortie d’une assurance afin qu’en cas de problème, une structure d’assistance qualifiée mise à disposition par l’intermédiaire de l’installateur ou une équipe de support sous contrat s’occupe de tout. De plus, ce dernier cas comprend souvent l’option Smart Home as A Service (SHaaS) qui est souvent proposée avec l’installation. Cette option de SHaaS offre au propriétaire un large choix d’options de surveillance, tout en fournissant une source de revenus récurrente à l’installateur via des contrats de service et de surveillance.